Zinneke parade ou la parade des "batârds" de Bruxelles, 31 mai 2008

Qui l'aurait cru, mais le Havre peut aussi avoir son petit charme, entre les immeubles de béton (mais travaillé, le béton!) et ses docks... Petit weekend de mai, au grand air du large.

Essai Polaroid a Etretat, Normandie, France

Petit moment détente apres tous ces mois de voyage... un livre incontournable, si vrai, tellement vrai que parfois le rouge me monte aux joues, morte de honte, a force de m'y reconnaitre ou d'y reconnaitre certaines personnes!

Quelques extraits (vraiment, on s'y croirait!):

Insistez sur l'hopsitalité légendaire de la population locale. Valeur applicable à beaucoup d'endroits car rares sont les pays où l'on est accueilli à coups de trique. Au contraire, les locaux ont témoigné une insatiable curiosité à votre égard: "Where are you from? What your name? First time in...?" Même si vous avez été poursuivi par des faux guides ou entendu que des "Taxi Mister!" sur votre passage, remémorez ces embuscades du coeur. Ce sont autant de bras qui se tendent vers votre auditoire.

Propagez votre définition du voyage. Inventez des proverbes tibétains ou reprenez des citations célebres sur le modèle de "voyager c'est...", "... parler avec des hommes d'un autre siècle", "... mourir un peu", "... une grande claque à l'intolerance", "... un acte de gouteur"

"Mettez en ligne votre journal de bord. Cela vous occupera pendant votre périple et permettra d'entamer les réjouissances bien avant votre retour. Racontez vos vacances avec votre coeur, sous forme d'une petite rédaction scolaire. Misez d'abord sur un bon titre comme "Philou en balade", "Les aventures de Seb et Béné" ou recyclez des titres de films comme Il était une fois l'Amerique, Out of Africa... Soignez votre accroche comme un décollage: "Ca y est, c'est le grand départ, après 6 mois de préparatifs pour ce tour du monde, je m'envole..." Le blog de voyage, c'est la soirée diapos qui dure six mois.

First days home were tough though... I felt I needed to hide myself from friends and acquaintances, by avoiding the strategic Eurocrats hubs and by using my hijab every now and then, when risks were too high to bump into someone I know. Nothing has changed, people are still working hard on their complaints about life or on the Friday's scoring business. Yet, I am back in my home country, the culture shock is definetely here again, and sometimes, believe it or not, things are more absurd than in Iran or India. However, I've decided to keep on "backpacking" in my own city, to discover it with fresh eyes. I am therefore right now in an Internet cafe, currently writing this new post. Yes, I know I could do it from home but it is just not the same!

And, after a walk in Brussels, it comes as naturally and simply as that that you don't necessarily need to go very far away in order to get some bites from the world. At the time of writing, on my left hand side, an Afghan is sipping some tea and greet people entering his internet cafe with a warm Salaam Aleikom. On the Jeu de Balle square in the Marolles, Belgians, Africans and Arabs sell stuff (there is no other word, just non identifiable stuff) and antiques, and the wonderful bargaining game may start again.

Un homme en noeud papillon, les lunettes rondes sur le nez, vend des vieux costumes d epoques. On devine, dans le tas de fripes, des croix rouges du temps des croisades, du velours bien lourd, des broderies dorees. Il me regarde et me lance un "comme ca va fifille?", tout simplement. On parle du beau temps, un au revoir, un sourire et je m'eloigne. Conversations, toujours a propos du temps, un beau ciel incroyablement bleu depuis 5 jours embellit la Belgique. "Il fait chaud maintenant". "Ah oui, c'est comme en Afrique". Tout ca, avec une petite pointe d'accent belge. Que du bonheur. Un autre homme, marocain, au tutoyement facile, me fait les yeux doux depuis ses vieux coffres de bois vermoulus. "Tu es vietnamienne?". Voila, 5 mois durant lesquels j aurai subi quotidiennement les "you, Korea?", et c'est finalement a Bruxelles que les choses deviennent simples et evidentes. Les gens ici, comme ailleurs, sont charmants et ouverts. Pas forcement besoin de courir le monde. Meme si je le referai... bien sur! 

So guess where I am now?

Unexpectingly, I came back to Brussels a few days ago, incognito, it is bizarre not being a backpacker any longer (I cannot help myself but staring at backpackers here in Brussels and try to make the first eye contact, as it used to work, with no avail), to wear normal clothes (girls are rather naked here with their top and mini-skirt, what is the police doing???), to look for a flat, to be back (and to keep on going everywhere with a roll of toilet paper in the pocket and the money safety belt on the hips), after 5 unforgettable months on the road. Actually, my mind is very confused. The culture shock is too abrupt probably, my travel routine has collapsed, I am lost. Bamboozled.

Anyway, keep on following the blog, I might leave again, and in any event, I am still free, could turn into a backpack in my own country, and anyway, my camera is still active, almost having a life of its own!

"Il voyagea.

Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l'étourdissement des paysages et des ruines, l'amertume des sympathies interrompues.

Il revint.

Il fréquenta le monde, et il eut d'autres amours, encore..."

G. Flaubert, L'Education sentimentale, Chapitre VI.